Les Fleurs du Mal

Les Fleurs du Mal

Description of book

Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, reprenant la quasi-totalité de sa production en vers de 1840 jusqu'à sa mort, survenue fin août 1867.
Publié le 21 juin 1857, le recueil scandalise aussitôt la société française. Son auteur subit un procès retentissant. Le jugement le condamne à une forte amende, réduite sur intervention de l'Impératrice ; il entraîne la censure de six pièces jugées immorales.
De 1861 à 1868, l'ouvrage est réédité dans trois versions successives, enrichies de nouveaux poèmes ; les pièces interdites paraissent en Belgique. La réhabilitation n'interviendra que près d'un siècle plus tard, en mai 1949.

Historique:
La genèse du recueil reste mal connue. La plupart des pièces qui composent les Fleurs du mal furent écrites entre 1840 et 1850.
Les plus anciennes pièces remontent vraisemblablement à 1841 (Une nuit que j'étais près d'une affreuse Juive et À une dame créole2). Un manuscrit soigneusement copié et relié, attesté par l'ami du poète Charles Asselineau, existe déjà en 1850. Mais il n'a pas survécu et on en ignore le contenu.

Certains poèmes sont publiés dans diverses revues :
À une dame créole, le 25 mai 1845 dans L'Artiste ;
Le Vin de l’assassin, en 1848 dans L'Écho des Marchands de vin (apparemment sans intention humoristique) ;
Lesbos, en 1850 dans une anthologie des Poètes de l'amour3.
Le 1er juin 1855, 18 poèmes paraissent dans la Revue des deux Mondes sous le titre « Fleurs du Mal ». Ce titre avait été suggéré à Baudelaire par un de ses amis, l'écrivain et critique littéraire Hippolyte Babou.
Le 20 avril 1857, 9 pièces sont publiées dans la Revue française.

La publication des Fleurs du mal a lieu par étapes. Pas moins de quatre éditions, à chaque fois différentes, se succèdent en l'espace de onze ans, de 1857 à 1868 - année suivant la mort de l'auteur.

Le 4 février 1857, Baudelaire remet à l'éditeur Auguste Poulet-Malassis4, installé à Alençon, un manuscrit contenant 100 poèmes. Ce chiffre lui apparaît comme un nombre d'or, symbole de perfection. Toutefois, il exprime à Poulet-Malassis sa crainte qu'une fois imprimé, le volume ne « ressemble trop à une plaquette ». À sa mère, il confie le 9 juillet avoir renoncé à publier l’intégralité des pièces : « Epouvanté moi-même de l’horreur que j’allais inspirer, j’en ai retranché un tiers aux épreuves5. » Tirée à 1 300 exemplaires, cette première édition est mise en vente le 25 juin. Ses « fleurs maladives » sont dédiées au poète Théophile Gautier6, qualifié par Baudelaire, dans sa dédicace, de « parfait magicien des lettres françaises » et « poète impeccable ».

Le 5 juillet 1857, dans Le Figaro, Gustave Bourdin critique vertement « l’immoralité » des Fleurs du mal : « ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit, à toutes les putridités du cœur ; encore si c’était pour les guérir, mais elles sont incurables7. » Toutefois, le 14 juillet, Le Moniteur universel, journal officiel qui dépend du ministre de la maison de l'Empereur, publie un article élogieux d’Édouard Thierry qui est le premier à les qualifier de « chef-d'œuvre », un chef-d'œuvre placé « sous l'austère caution de Dante »8.

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